Vie, mort et résurrection d'une entreprise

jeudi, avril 06, 2006

Au fond, un entrepreneur, c'est quoi ?

C'est évident : un entrepreneur c'est celui qui passe sa vie aux Seychelles, avec à la main une télécommande à deux boutons "délocaliser" et "virer". Il est bien connu que les entreprises sont des générations spontanées de quelques milliers d'employés qui ne font des bénéfices qu'en s'auto-détruisant !

D'ailleurs les statistiques le prouvent : En France, sur presque 3 millions d'entreprises, il n'y en a même pas 1900 qui dépassent les 500 employés.

Comment ? Et si c'était le contraire ? Si les entreprises naissaient petites et avaient pour vocation de grandir ? Ce n'est pas possible voyons. Si c'était le cas, depuis des décennies, au lieu de perdre tout leur temps à essayer de rendre le débauchage impossible pour tenter de contrer deux ou trois "licenciements boursiers" par an (qui ont toujours lieu quoi qu'il arrive !), nos gouvernement auraient agi pour inciter les millions de TPE et PME à embaucher sans crainte du lendemain. Non pas une n-ième subvention qu'en réalité presqu'aucune TPE ou PME n'arrive à décrocher, simplement moins de contraintes réglementaires et financières que seuls les grands groupes peuvent appliquer (ou contourner !).

Redevenons sérieux :
Un entrepreneur c'est, dans l'immense majorité des cas, une personne qui passe son temps à se débattre contre une foule de problèmes, des tonnes de paperasses, des dizaines de règlements tous plus contraignants les uns que les autres. Le soir venu, s'il lui reste du temps et de l'énergie, ce sera pour se demander si les décisions qu'il a prises sont (au moins majoritairement) les bonnes. Et l'emploi dans tout ça ? Le sien n'a aucune garantie, aucune couverture : pour un ou deux "parachutes dorés" par an, il y a des millions de SDF en puissance : une faillite et ce n'est plus aucun (oui : zéro !) revenu, et le risque de tout se faire saisir. Celui de ses employés ? Quand en plus on sait que presqu'aucune entreprise ne sait où elle en sera dans à peine trois mois, comment peut-on encore s'étonner de la frilosité à embaucher en CDI ?