Vie, mort et résurrection d'une entreprise

lundi, août 07, 2006

..et on remet les gaz !!

Plus qu'un "kiss landing", c'est plutôt un "touch and go" ... et je me demande même si j'ai touché la piste !

Plus incroyable encore : depuis que j'ai commencé à me séparer de mes services, j'ai déjà été contacté par deux autres entreprises qui voudraient que je m'occupe des leurs, ou même que j'achète leurs actifs.
Malheureusement je constate un certain manque de sérieux de leur part :
  • L'un a un souci technique qui fait fuir les clients qu'il a conquis, je lui ai proposé des solutions palliatives mais il ne fait rien !
  • L'autre se croit encore à l'époque de la "bulle", et me demande deux années de C.A. pour racheter son parc !
Je me sens donc obligé de faire quelques petits rappels à l'attention de ceux qui seraient tentés de céder leur entreprise ou des actifs :
  • Le temps de la bulle et du "prends l'oseille et tires-toi" est bel et bien fini.
  • La valorisation de votre entreprise ne se calcule pas à l'aide d'une formule savante, du style "le CA annuel moins les charges récurrentes plus une prime calculée sur le nombre de clients le tout divisé par l'age du capitaine". Non. La vraie valeur, c'est uniquement le montant qu'un acheteur est prêt à payer.
  • L'acheteur demandera avant tout d'être sur que les clients vont rester. Comment voulez-vous qu'ils restent si vous ne les soignez pas ?
  • Le vendeur doit savoir qu'il devra rester présent (et même très présent !) durant au minimum 3 mois après la passassion de pouvoirs, simplement le temps que le repreneur apprenne toutes les subtilités de votre clientèle, et que cette clientèle apprenne à le connaître.
Un autre message :
Vendre son entreprise est exaltant. C'est recevoir concrètement le message que votre travail est bon. Et si la vente se passe bien, cela deviendra très tentant d'acheter et de recommencer. Après tout, c'est une bonne façon de faire progresser une entreprise : la faire passer de mains en mains, chaque acheteur lui faisant prendre de la valeur avant de la céder à son tout à un autre qui (...).
A oui, j'oubliais : et les salariés dans tout ça ? J'entends déjà les protestations "non, les hommes ne sont pas des marchandises, il est odieux de les vendre avec son entreprise". Ou encore "on sait très bien que les acheteurs ne sont que des vampires qui vont licencier pour augmenter leurs profits". Ah bon ? J'ai du mal à comprendre. Qu'est-ce qui est préférable pour l'emploi : une entreprise qui plafonne (et finit souvent par s'effondrer), ou une entreprise qui progresse ?

mardi, juillet 11, 2006

Kiss landing en vue....

Cette fois ça y est, la piste est en vue et tous les voyants sont au vert.

J'aurai quand même passé plus de temps en paperasses imposées par les différentes administrations qu'en travail, bien souvent à fournir exactement les mêmes données sur des papiers à peine différents, à croire que les administrations ne se parlent pas entre elles. Je me suis repris à rêver d'une déclaration unique : remplir un formulaire avec les heures travaillées et les salaires des différents employés, et recevoir en retour une seule facture et les bulletins de salaire déjà remplis. Quel gain de temps pour l'administration et pour les entrepreneurs ! Allez, je dis tout : je serais même prêt à payer (un tout petit peu) plus pour utiliser cette formule ! Dommage qu'une telle solution mette plus en évidence encore les sommes délirantes payées pour les différents "services" étatiques obligatoires, et les effectifs pléthoriques qui ne serviraient même plus à gratter des montagnes de papiers.... Et pourtant, avec l'écologie qui revient à la mode aujourd'hui, on pourrait ainsi sauver quelques forêts des appétits féroces de l'administration !

Mais revenons à non moutons : dans moins de deux mois j'aurai reconquis ma liberté. Et en plus j'ai déjà des contacts assez sérieux pour continuer à travailler. Des contacts qui sont venus me chercher. Pas de congé sabbatique en vue... A croire qu'être sérieux dans son travail puisse encore rapporter, malgré tout !

mercredi, juin 21, 2006

Mais non il n'y a pas trop de paperasses !!

Encore une bonne surprise : comme je dirige une entreprise de moins de 1000 salariés (comme l'immense majorité des entrepreneurs), et que mes salariés ont plus de 2 années d'ancienneté, je dois proposer une "Convention de reclassement personnalisé" (CRP) aux employés concernés par le licenciement économique.

Sur le papier, que des avantages : le salarié touche plus d'allocations et plus vite, il est mieux suivi par l'Assedic, il devient stagiaire de la formation professionnelle, etc. etc. etc. Je suis content pour eux, avec tout ce que nous (eux et moi !) avons payé à l'Assedic durant toutes ces années, c'est bien la moindre des choses !

Et au fait, pour l'entreprise qui procède au licenciement économique ? Si elle le fait, c'est bien qu'elle est en manque grave d'argent, non ? Peut-elle espérer que la CRP va l'aider aussi ? Non, évidemment ! Alors, elle peut au moins espérer que cela ne va pas l'enfoncer davantage ? Non plus, bien sur !

Votre salarié n'accepte pas la CRP ?
  • Rien de change par rapport à avant cette magnifique invention : il vient travailler durant les 2 mois de son préavis, et vous le payez normalement (salaire à la fin de chaque mois) et à la fin de ce préavis (primes diverses).
Votre salarié accepte la CRP ?
  • Envolé les 2 mois de travail du préavis, il ne fait plus partie de l'entreprise dès qu'il a signé l'acceptation du CRP.
  • Vous devez lui payer toutes les primes diverses tout de suite, sauf le salaire du préavis, mais ...
  • Vous devez payer à l'Assedic 2 mois de salaire (+ les charges) ... immédiatement (en termes polis ils disent "dans le mois en cours"..).

Encore une fois : Vous avez des difficultés financières ? Pas grave : payez !!! Vous espériez étaler le paiement ? Vous voulez rire ? PAYEZ ! Et tout de suite encore !!! Vous espériez qu'en contrepartie de ce que vous payez vous aviez droit au travail de vos employés ? Mais vous vivez sur quelle planète ? Pas question d'espérer quoi que ce soit en retour ! Laissez-vous traire, tondre, déposséder et ... gardez le sourire !

Au fait, j'ai failli oublier : en plus de payer plus vite et sans contrepartie (vous payez tout dès le mois de notification du licenciement au lieu d'une partie à la fin du mois et le reste 2 mois plus tard, sans avoir de travail, ni quoi que ce soit d'autre en retour !), vous avez 4 pages de plus à remplir par salarié. Evidemment, suis-je bête : vous licenciez pour motif économique, cela veut dire que vous avez du temps et de l'argent !

jeudi, juin 01, 2006

La piste approche....

Au début de ce blog je disais me préparer à toucher le sol, sans savoir réellement si j'allais m'écraser, atterrir en douceur, ou rebondir.

Aujourd'hui la question qui reste n'est plus que celle de la hauteur du rebond. Le travail sérieux se confirme une fois encore comme la meilleure arme contre la précarité !

PS: J'ai du mal à résister à publier une anecdote, arrivée à quelqu'un que je connais bien, et qui cherche à embaucher. Après analyse de divers C.V. une personne est sélectionnée pour débuter. Voici la suite :
- Jour 1 : la personne dit adorer ce poste, l'ambiance, etc.
- Jour 2 : idem.
- Jour 3 : idem, et en partant (vers 17h) ajoute, comme les autres jours, un souriant "à demain".... pour vers 21h envoyer un SMS disant "je démissionne" !

Je me demande ce qui se serait produit si un employeur s'était permis d'agir ainsi ?

mercredi, mai 17, 2006

Chic, une relance des Assedic !

C'est incroyable :

Durant toutes mes années passées à employer du personnel, il m'est déjà arrivé (heureusement très rarement, peut-être une fois tous les 4 ou 5 ans) de recevoir une relance des Assedics. Ma réaction était alors "M.... !!! Je ne suis vraiment pas doué pour cette (...(censuré)...) de paperasse, et en plus ça va me coûter xxxx !!!" + diverses râleries contre cette Administration que je paye avec mon travail pour qu'elle me mette des bâtons dans les roues et me prenne un temps précieux que je ne peux pas consacrer à gagner ma vie (et à créer des emplois !).

Aujourd'hui j'ai reçu une de ces relances. Et je suis gai comme un pinson, car je sais que c'est la dernière : je vais bientôt mettre en pratique une simplification des procédures administratives bien plus efficace que toutes celles proposées par tous les gouvernements passés, présents (et à venir ?) : je ne vais plus avoir d'employés. Et si j'ai un travail à accomplir que je ne peux faire tout seul ? Tout simple : je trouve un freelance. Tous les avantages sans aucun des inconvénients. Cela me coûtera plus cher qu'un employé ? Pas si sûr : sachant qu'un employé ne travaille pas 100% du temps pour lequel il est payé (il n'y a pas toujours du travail à lui confier correspondant à ses qualifications), alors que le freelance oui, je pense même dégager des économies !

mardi, mai 09, 2006

Difficultés financières ? Pas grave : payez le double !

Vous imaginez ce slogan ?

Vous ne trouvez pas qu'il rappelle une réplique culte des "Guignols", quand "Crazy George" a voulu s'implanter en France ?
- (le pauvre) "Je n'ai pas beaucoup d'argent".
- (M. Sylvestre, de la "World Company") : "C'est pas grave, on va le prendre quand même"

Vous trouvez cela scandaleux, n'est-ce pas ?

Et pourtant c'est ce que vivent les entreprises ! Quand ? Dès qu'elles ont des difficultés financières les obligeant à licencier.
Tout d'abord, il faut savoir que pour la loi, le "licenciement collectif" (avec toutes ses tracasseries supplémentaires) commence à... deux employés licenciés en moins de 30 jours.
Ensuite, quand une entreprise est obligée de licencier pour motif économique, les indemnités qu'elle doit verser aux salariés dont elle se sépare sont doublées !
C'est d'une logique implacable : l'entreprise a des difficultés financières ? Il faut le lui faire payer.
Et tant pis si les coûts supplémentaires l'obligent à licencier encore plus qu'elle n'aurait besoin, à devoir s'endetter pour financer ces licenciements, etc. Elle va mal ? Achevons-la !

mardi, avril 25, 2006

Préparer la suite !

Si tout se passe bien, il ne faudra pas un trimestre avant que je ne soit fixé, et que je sache si je vais atterrir en douceur, m'écraser ou rebondir.... Pour le moment tous les indicateurs me disent que je vais rebondir. Mais en même temps ils me disent que le rebond risque d'être de courte durée, car l'attraction (les frais) vont rester élevés, et je manque un peu de carburant (les contrats).
Il convient donc de préparer très activement la suite.
Comme on ne se refait pas, cette suite sera basée sur mon entreprise actuelle (je me sépare d'actifs, pas de mon entreprise). Comme je ne cède pas tout, des rentrées sont déjà assurées, bien que très aléatoires et fluctuantes.
Mon principal problème est plutôt un trop grand nombre d'idées. Voici que je me surprend à nouveau en train de rêver d'embauche. Heureusement, je garde un code du travail et une convention collective à portée de main. Un simple regard sur l'épaisseur de ces pavés me calme instantanément ! Merci MM. les légistes, grâce à vous on ne me reprendra pas de sitôt à créer des emplois !