Vie, mort et résurrection d'une entreprise

mardi, avril 25, 2006

Préparer la suite !

Si tout se passe bien, il ne faudra pas un trimestre avant que je ne soit fixé, et que je sache si je vais atterrir en douceur, m'écraser ou rebondir.... Pour le moment tous les indicateurs me disent que je vais rebondir. Mais en même temps ils me disent que le rebond risque d'être de courte durée, car l'attraction (les frais) vont rester élevés, et je manque un peu de carburant (les contrats).
Il convient donc de préparer très activement la suite.
Comme on ne se refait pas, cette suite sera basée sur mon entreprise actuelle (je me sépare d'actifs, pas de mon entreprise). Comme je ne cède pas tout, des rentrées sont déjà assurées, bien que très aléatoires et fluctuantes.
Mon principal problème est plutôt un trop grand nombre d'idées. Voici que je me surprend à nouveau en train de rêver d'embauche. Heureusement, je garde un code du travail et une convention collective à portée de main. Un simple regard sur l'épaisseur de ces pavés me calme instantanément ! Merci MM. les légistes, grâce à vous on ne me reprendra pas de sitôt à créer des emplois !

jeudi, avril 20, 2006

Suis-je le seul à assumer ?

En avançant dans les négociations avec les repreneurs potentiels de l'activité que j'ai l'intention de délaisser, à force d'entendre à peu près la même réponse de chacun sur une question particulière, je commence à avoir un soupçon :
Et si j'étais le seul à assumer mes propos sur la galère que représente le fait d'employer des personnes, même quand elles sont de bonne volonté ?

Je résume :
  • (moi) : Je vous propose un prix de départ de X, sachant que ce montant pourrait être minoré si vous reprenez le personnel.
  • (eux) : Vous savez, nous avons nos propres filières de recrutement, et puis nous maîtrisons déjà les métiers de l'activité à reprendre, et puis (etc. etc. etc.).
En clair : Tous préfèrent payer plus cher que de devoir embaucher du personnel pourtant parfaitement qualifié, honnête, travailleur, jamais avare de son temps, pas du tout "clock-watcher", (très) compétent, et payé en-dessous du "prix du marché" !
Et pourtant certains m'ont confié "être débordés"...

Y aurait-il une autre raison que celles (pourtant nombreuses) qu'ils invoquent ?
Serait-on dans un système où il est devenu parfaitement immoral de dire que toutes les lois encadrant le travail salarié ne protègent plus personne et sont devenues comme une véritable forteresse érigée entre ceux qui voudraient bien embaucher et ceux qui voudraient bien travailler ? Doit-on être condamné au pilori si on ose affirmer que ces règlements paralysent 99% des entreprises, alors qu'ils sont faits pour contrer les agissement de 1% d'entre elles ... qui en réalité en tirent profit (oui : profit !) grâce à des armées d'avocats qu'elles sont les seules à pouvoir se payer ?

dimanche, avril 16, 2006

Aujourd'hui : Dimanche + jour férié (Pâques) = 2 bonnes raisons de ... travailler !

Comme ce n'est pas pour moi une contrainte, pourquoi m'en priver ?

Attention : je ne suis pas un drogué du bureau, j'ai aussi une "vie sociale". J'adore prendre du temps pour d'autres activités que mon travail. Mais pourquoi veut-on m'obliger à tout faire le dimanche, alors que tout est fermé ? Et pourquoi devrais-je être payé plus si je travaille le dimanche, alors que je préfère travailler au calme le dimanche, et surfer (par exemple) en semaine quand il y a moins de monde ? Idem pour le travail "en horaires décalés" : je suis capable de dormir quelle que soit l'heure, et je dors peu. Alors pourquoi ne pourrais-je pas travailler de 22h à 6h, dormir jusqu'à midi et profiter d'une après-midi libre à faire ce qui me plaît (ou alors l'inverse : profiter du lever du soleil et de la matinée en quittant le bureau, et dormir l'après-midi avant de retourner travailler) ?

En résumé : alors qu'il n'y a pas deux individus semblables, alors que de moins en moins d'activités nécessitent la présence simultanée de tous les employés, pourquoi s'acharne-t-on à contraindre à tout prix des millions de personnes à toutes vivre de la même façon ?

vendredi, avril 14, 2006

Pourquoi suis-je heureux de réduire la taille de mon entreprise ?

Alors que je viens de déclarer que pour moi les entreprises naissent petites et ont pour vocation de grandir, voilà que je me prend à rêver de réduire la taille de la mienne !

Finalement, ceux qui rabâchent à l'envie que "les patrons ne pensent qu'à licencier pour augmenter leurs bénéfices et les dividendes des actionnaires" auraient-t-ils raison ?

C'est presque vrai. A une nuance près, et elle est de taille : ils ont tord pour l'instant, mais ils sont en train de réussir à faire en sorte que cela devienne vrai. En effet, comment pouvez-vous avoir envie d'entreprendre dans un pays où les jeunes sont terrorisés à l'idée de prendre des risques ? Mon opinion de date pas de l'affaire du CPE, que je trouve inacceptable pour la discrimination qu'il crée (ma précarité dure depuis 14 ans sans filet, je suis donc mauvais juge sur ce volet). J'étais déjà épouvanté bien avant par les sondages qui affirment que 70% des jeunes rêvent de devenir fonctionnaires. Rêvent-ils déjà d'une petite vie pépère à l'age de l'insouciance, à l'age où on ne pense qu'à faire la fête, à l'age où leurs aînés voulaient changer le monde ? Sont ils vieux avant l'age ?

Décidément, tout ceci ne me donne pas envie de prendre des risques pour ceux qui refusent d'en prendre, ceci ne me donne pas envie de créer d'autres emplois que le mien. Finalement, je suis dans l'air du temps : mieux vaut rester petit que prendre des risques pour essayer de grandir !

mardi, avril 11, 2006

Ce matin je me sens bien.

Ce matin, en arrivant à mon bureau, une pensée a traversé mon esprit : si tout se passe bien, dans peu de temps la masse de paperasses que je dois traiter sera divisée par cinq ! Et je dois avouer que cette perspective me réjouit. Sans compter les bulletins de salaire eux-même, des cinq formulaires que je dois perdre mon temps à remplir, des cinq chèques que je dois honorer, il ne va bientôt en rester qu'un !

Car embaucher c'est aussi cela : faire quatre fois les mêmes additions, pour trois organismes différents, et payer sans retard sinon 10% de pénalité tombent tout de suite, avec évidement un montant minimal. Sans compter qu'un d'entre eux doit vraiment avoir du mal avec les chiffres, car il demande chaque année de lui faire parvenir un bordereau supplémentaire qui ne contient que la somme de ce qu'on lui a déjà communiqué !

Et pourtant, au moins deux solutions existent :
  1. La libérale : on paye l'employé son salaire brut + charges patronales (il toucherait une fois et demi ce à quoi il a droit aujourd'hui !). A lui de contracter les assurances maladie, accident, retraite (etc.) auprès des compagnies de son choix.
  2. L'Etatique : Sur un formulaire unique on transmet uniquement les montants (heures travaillées, salaire, primes) à l'Etat qui, en retour, renvoie des bulletins de salaire pré-remplis et une facture globale.
Ces deux solutions sont déjà tout ou partie en application dans d'autres pays. Alors pourquoi pas ici ? Ne serait-ce pas des mesures qui, à coût quasiment nul, aideraient à coup sûr les entrepreneurs ?

lundi, avril 10, 2006

La suite de mon aventure.

J'ai eu la chance d'avoir un pied à l'étrier, il me restait à choisir entre deux options : me laisser vivre sur un contrat, ou développer mon entreprise. J'ai fait le choix de la deuxième option, et je suis encore entrepreneur aujourd'hui.

Ce développement ne s'est pas fait en une seule fois. Tout d'abord, un ancien client de la société où je travaillais avant m'a demandé quelques prestations. Ensuite, mon principal client m'a demandé de m'occuper d'un domaine n'ayant aucun rapport avec le mien. Au bout d'un peu plus d'une année je me suis retrouvé avec sept employés, mais toujours pas assez de clients pour permettre à mon entreprise de survivre en cas de perte du premier.

La solution a été le lancement d'une nouvelle activité : la troisième en seulement 2 ans. Bien m'en a pris car, à force de restrictions légales, d'augmentations du SMIC, de réduction du temps de travail, (etc.) ; la compétence acquise, la qualité des prestations et la proximité ne suffisaient plus pour demeurer compétitif face à une délocalisation proposée par un concurrent. J'ai donc été contraint de procéder au licenciement économique de 5 personnes, les renvoyant au chômage ou au RMI dont elles venaient et qu'elles avaient été heureuses de quitter, même aux conditions de départ.

La suite a été la mutation continue de l'activité de mon entreprise. Je peux compter une douzaine d'activités différentes s'étant succédées depuis la création de mon entreprise, il y a 14 ans : presque une nouvelle activité par an. Le monde change, seuls ceux qui s'adaptent survivent. D'ailleurs mon entreprise est à nouveau en pleine mutation.

dimanche, avril 09, 2006

Le "contrat social" a-t-il été rompu ?

Clairement, oui !

Ce n'est pas, comme beaucoup voudraient le faire croire, "la montée de la précarité" qui en est la cause, mais bel et bien ce déséquilibre flagrant entre les droits de l'entrepreneur et ceux de ses salariés. Si vous saviez le jour de votre mariage que votre partenaire peut divorcer "par consentement mutuel" quand il en a envie, sans avoir à se justifier, sans risquer de vous devoir un centime, mais que vous n'en avez pas du tout le droit, ou alors vous y laissez votre chemise ; auriez-vous encore envie de vous marier ?

Le modèle de l'emploi à vie fonctionnait à merveille tant que tout était à rebâtir et que la croissance était forte pour tout le monde. A cette époque, les employeurs se battaient pour trouver des employés. Légiférer pour garantir les CDI n'a fait que graver dans le marbre ce qui était de toute façon la règle. On a alors voulu figer un mode de vie. Aujourd'hui, qui accepterait de vivre comme dans les années cinquante à soixante-dix, sans ses légumes frais toute l'année (venus d'Espagne ou d'Afrique), sa garde-robe sans cesse renouvelée (venue d'Afrique du nord ou de Chine), son ordinateur (venu de Taïwan) et ses programmes (venus des Etats-Unis), sa console de jeux (venue du Japon), son micro-ondes (venu de Chine), son GSM (venu de Finlande ou de Taïwan), etc. ?

Dès l'instant où on est plus tout seul dans son monde, le choix qui reste est entre :
- Accepter de payer plus pour ce qu'on produit soi-même que si on l'achetait à d'autres plus compétitifs (et être certain de réduire son pouvoir d'achat).
ou bien :
- Accepter qu'on ne peut pas être le meilleur dans tous les domaines, acheter aux autres ce qu'ils savent mieux produire, et se concentrer sur ses points forts pour avoir quelque chose à leur vendre (et avoir une chance d'augmenter son pouvoir d'achat).

Oui, c'est dur. Oui ce monde est sauvage. Oui ce serait tellement plus beau si on pouvait faire ce qu'on a envie quand on en a envie, avoir un revenu colossal, des congés payés à n'en plus finir, étudier (et faire la fête) jusqu'à 30 ans, prendre sa retraite à 40, etc. Malheureusement ceci n'arrive que dans les rêves. Dans le monde réel, vouloir tout en même temps vire au cauchemar.

Quels avantages à un entrepreneur ?

Congés payés ? NON !
Congés maladie ? NON !
35 heures ? NON !
Primes d'heures supplémentaires ? NON !
Allocations familiales ? NON !
Chèques vacances ? NON !
Tickets restaurant ? NON !
Assurance chômage ? NON !
(etc. !)

Heureusement, il reste ce que tout le monde vante : cette fameuse liberté de l'indépendance. Encore une fois NON : le client est beaucoup plus exigeant que le supérieur hiérarchique ! Son supérieur est mécontent ? On fait le dos rond et on attend que ça passe. Son client est mécontent ? Dans le meilleur des cas on en est de sa poche pour arriver à le satisfaire quand même, mais le plus souvent c'est une source de revenus qui s'envole !

Mais alors, à quoi a-t-on droit ?
A la précarité maximale ! En quelque sorte, un entrepreneur passe toute sa vie en période d'essai. Il est le mouchoir jetable (pour ne pas citer de marque) de ses clients. En revanche, quand il embauche, c'est comme si il se mariait. La différence est que seul son partenaire a le droit de divorcer "par consentement mutuel". Si son partenaire le décide, il peut le quitter quand il en a envie, sans jamais être en tord. Par contre, si l'entrepreneur veut divorcer, soit il prouve de façon irréfutable qu'il a été bafoué (en produisant quantité de témoins qui ne sont pas de sa famille), soit il y laisse sa chemise.

Alors pourquoi devenir un entrepreneur ? Pourquoi embaucher ?
La réponse à la première question est simple : Parce que pour un entrepreneur, il est bien plus satisfaisant de savoir qu'on dirige son destin, que de passer sa vie dans le confort douillet de son CDI. La réponse à la deuxième question découle de la première : pour répondre aux attentes de ses clients.

Et une fois lancé, que faire ?

C'est souvent une des premières questions d'un entrepreneur : "ça y est, je suis dans le bain, j'ai même mon premier client.... mais ensuite ?".

A ce niveau il y a deux catégories d'entrepreneurs :
  1. Ceux pour qui le commercial est une seconde nature, que ce soit dans leur formation ou dans leur caractère.
  2. Ceux (dont je fais partie) qui maîtrisent leur sujet, mais qui n'ont jamais appris à vendre.
Les premiers s'en sortent généralement assez bien pour trouver de nouveaux clients. Par contre, pour les seconds, il faut apprendre à se faire violence, apprendre à ne pas être démoralisé quand on est certain d'avoir la meilleure offre mais qu'un meilleur vendeur remporte le marché, et surtout apprendre à devenir un vendeur.

La meilleure façon d'y parvenir ? Je ne crois pas qu'il existe Une meilleure façon. Il y a tant de choses à apprendre. Une des plus évidentes : ce que demande un client paraît parfois tellement facile, qu'on ose à peine lui demander de payer. Grave erreur ! Si il demande, c'est qu'il ne sait pas faire. Et si ça paraît facile, c'est qu'un long apprentissage nous permet de maîtriser la technique. C'est cela que le client achète. On entend souvent dire qu'aujourd'hui piloter un avion se résume de plus en plus à simplement appuyer sur des boutons. Mais ce qui coûte cher, ce n'est pas d'avoir appuyé sur un bouton : c'est de savoir sur lequel il fallait appuyer, et quand le faire. Une erreur et c'est le crash !

jeudi, avril 06, 2006

Au fond, un entrepreneur, c'est quoi ?

C'est évident : un entrepreneur c'est celui qui passe sa vie aux Seychelles, avec à la main une télécommande à deux boutons "délocaliser" et "virer". Il est bien connu que les entreprises sont des générations spontanées de quelques milliers d'employés qui ne font des bénéfices qu'en s'auto-détruisant !

D'ailleurs les statistiques le prouvent : En France, sur presque 3 millions d'entreprises, il n'y en a même pas 1900 qui dépassent les 500 employés.

Comment ? Et si c'était le contraire ? Si les entreprises naissaient petites et avaient pour vocation de grandir ? Ce n'est pas possible voyons. Si c'était le cas, depuis des décennies, au lieu de perdre tout leur temps à essayer de rendre le débauchage impossible pour tenter de contrer deux ou trois "licenciements boursiers" par an (qui ont toujours lieu quoi qu'il arrive !), nos gouvernement auraient agi pour inciter les millions de TPE et PME à embaucher sans crainte du lendemain. Non pas une n-ième subvention qu'en réalité presqu'aucune TPE ou PME n'arrive à décrocher, simplement moins de contraintes réglementaires et financières que seuls les grands groupes peuvent appliquer (ou contourner !).

Redevenons sérieux :
Un entrepreneur c'est, dans l'immense majorité des cas, une personne qui passe son temps à se débattre contre une foule de problèmes, des tonnes de paperasses, des dizaines de règlements tous plus contraignants les uns que les autres. Le soir venu, s'il lui reste du temps et de l'énergie, ce sera pour se demander si les décisions qu'il a prises sont (au moins majoritairement) les bonnes. Et l'emploi dans tout ça ? Le sien n'a aucune garantie, aucune couverture : pour un ou deux "parachutes dorés" par an, il y a des millions de SDF en puissance : une faillite et ce n'est plus aucun (oui : zéro !) revenu, et le risque de tout se faire saisir. Celui de ses employés ? Quand en plus on sait que presqu'aucune entreprise ne sait où elle en sera dans à peine trois mois, comment peut-on encore s'étonner de la frilosité à embaucher en CDI ?

mercredi, avril 05, 2006

Comment tout ceci a-t-il commencé ?

Je suis tenté de répondre : "par un pur hasard".

Je me suis présenté à mon premier jour d'études supérieures avec trop peu de feuilles pour noter tout ce qui avait été dit lors des premiers cours. Mon voisin m'en a aimablement prêté, et c'est ainsi que j'ai lié amitié avec un entrepreneur qui jouit aujourd'hui d'une certaine notoriété en France.

Quelques études et postes plus tard, une période de chômage m'a appris que trop de protection sociale transforme la recherche d'un emploi en mission quasi impossible. Quand ensuite mon ami m'a proposé de créer ma propre entreprise pour que nous puissions répondre ensemble à la demande d'un client, je n'ai pas hésité à quitter mon poste pour me retrouver de facto avec le titre ronflant d'entrepreneur.

Cette fois ça y est : je change tout.

Enfin, presque tout. Car une fois encore, on dirait un coup de balai, un grand nettoyage, un courant d'air frais, de la place faite pour du neuf. Ce n'est jamais que la cinquième fois depuis que j'ai créé mon entreprise. Alors ce neuf, où est-il ? N'est-ce pas la continuation de ce que je fais déjà ? Ou même exactement la même chose ? Serait-ce plutôt comme élaguer un arbre, pour lui rendre sa force ? Vu de l'extérieur, certes. Mais de mon point de vue ceci est une nouvelle vie : la fin des engagements de soutenir les autres à mes dépens.

Comprenons-nous bien : j'ai eu entre deux et huit employés, et j'estime que (presque) chacun a mérité son salaire. Je sais que sans eux je n'aurais certainement pas pu réaliser tout ce que j'ai entrepris.
Mais maintenant, faisons les comptes : depuis bientôt deux ans, mes deux employés gagnent chacun plus que moi. Le propriétaire de mon bureau aussi. Je verse plus aux organismes sociaux et à l'Etat que ce que je perçois de mes 11 heures de travail quotidiennes. Je suis engagé sur mes biens propres à trouver près de quinze mille euros chaque mois avant de pouvoir toucher le moindre centime, et les bons mois j'arrive péniblement à 1000 Euros. Alors pourquoi ne pas tout arrêter, me mettre au chômage ? Peut-être parce que je n'en ai pas le droit... Rançon de cette si belle indépendance : quoi qu'il arrive je dois pouvoir payer tous mes fournisseurs, tous mes employés, toutes les taxes et autres contributions, fût-ce en les laissant saisir jusqu'à ma chemise, ou même celle de mes enfants !

Aujourd'hui, je me prépare à renaître.

Aujourd'hui je pense que je suis enfin arrivé au terme de ma nouvelle chute, je suis enfin tout près de toucher le plancher. Je sais que le sol arrive à grande vitesse. Je sais que je vais le heurter avec force. Je sais qu'un atterrissage en douceur est hautement improbable.
  • Vais-je tout de même atterrir en douceur ? J'ai du mal à y croire.
  • Vais-je m'écraser ? Je suis trop optimiste pour y penser.
  • Vais-je rebondir ? Finalement cette solution me plaît bien !
Mais avant tout, comment suis-je arrivé ici ? Qu'est-ce qui fait que j'ai choisi cette voie si risquée ? L'ais-je seulement vraiment choisie ? Et une fois que j'ai mis le doigt dans l'engrenage, pourquoi me suis-je soudain mis à aimer ça ?